J’ai travaillé pendant plusieurs années dans la recherche avec des contrats de post-doctorat, c’est à dire, chercheuse en CDD. J’ai participé en plusieurs études sur les nanoparticules et l’environnement dans une collaboration de différents laboratoires entre chimistes et biologistes. Pour mieux vous expliquer ce que je faisais, je vous transcris ici le texte qui m’a permis de gagner le Premier Prix de vulgarisation scientifique du LabEx (Laboratoire d’Excellence) SERENADE. Vous pouvez aussi le télécharger à la fin, avec des illustrations et en anglais. La photo, c’est moi, avec le diplôme de gagnante, au laboratoire 🙂
A LA RECHERCHE DU BON-DESIGN
Si vous pratiquez votre sport en portant des vêtements techniques anti-transpirants et antibactériens, si vous utilisez des purificateurs d’air ou si votre travail nécessite de stériliser des outils ou des surfaces, alors vous profitez déjà des formidables propriétés des nanoparticules d’argent. L’argent est un métal connu pour ses propriétés antibactériennes et antifungiques depuis l’antiquité. Actuellement, on sait que ce sont les ions argent, relâchés par les nanoparticules, qui vont agir comme bactéricide.
La philosophie de notre étude est le « Safer by Desing » c’est à dire, penser et produire les nanoparticules utiles et sans risque pour nos écosystèmes. Les nanoparticules d’argent les plus utilisées dans les produits courants sont enveloppées d’une coquille entourant le cœur métallique, qui permet un meilleur control de la libération de l’argent. Cet enrobage va se modifier dans le milieu naturel sous l’effet du soleil, les différents composants qui se trouvent dans l’eau ou l’action des organismes, et ces modifications vont jouer un rôle clé sur le relargage des ions argent.
Nous avons étudié le vieillissement dans l’eau de nanoparticules d’argent enrobées dans un polymère organique (PVP), classiquement utilisé et comparé avec des nanoparticules enrobées avec de la silice (SiO2) en faisant l’hypothèse initiale que l’enrobage SiO2 résisterai mieux au vieillissement. Une fois ces nanoparticules « vieillies », leur effet potentiel a été testé sur des gammares, de petits crustacés des rivières. Les premiers résultats montrent que la dissolution des nanoparticules d’argent est plus marquée dans le cas des nanoparticules enrobées de silice et que ce phénomène est atténué en présence de lumière. L’impact observé sur les gammares est proportionnel à la quantité d’argent libéré.
Ces recherches indiquent que contrairement à nos attentes, les nanoparticules enrobées de silice subissent plus de modifications physico-chimiques dans le temps, ce qui conduirait à une réactivité plus importante et donc à un danger potentiel pour les organismes vivants.
Traductions:
The Pursuit of Desing-ness: